Ordures, compost et recyclage : les enjeux d’un mauvais tri des matières résiduelles

La Ville de Sainte-Brigitte-de-Laval souhaite sensibiliser ses citoyennes et citoyens aux impacts réels d’un tri inadéquat des matières résiduelles. Trop souvent perçu comme un simple geste individuel, le tri des déchets a pourtant des conséquences importantes sur les finances publiques, les opérations municipales, la qualité de vie des résidents, ainsi que sur l’environnement.
Cette capsule municipale vise à informer la population sur les enjeux liés au mauvais tri, à illustrer les coûts engendrés pour la collectivité et à rappeler l’importance de poser les bons gestes au quotidien.


Quelques faits saillants

  • Un seul bac de recyclage contaminé peut forcer le centre à rejeter une cargaison entière de plusieurs tonnes, soit une perte de 2 000 à 5 000 $ en traitement et transport.
  • En moyenne, jusqu’à 25 % des matières déposées dans le bac de recyclage municipal ne devraient pas s’y trouver — ce qui coûte plusieurs millions de dollars par an aux contribuables québécois.
  • Chaque tonne envoyée à l’enfouissement coûte jusqu’à 145 $, contre 30 à 40 $ pour une tonne bien recyclée.
  • Mal trier, c’est payer deux fois : pour la collecte et pour l’élimination de ce qui aurait pu être recyclé.
  • Dans certaines villes, le mauvais tri augmente la facture municipale de 10 à 20 % — un coût refilé directement aux citoyens via les taxes foncières ou les tarifs de collecte.

Impacts sur les finances publiques

Un mauvais tri n’est pas seulement un enjeu environnemental — c’est aussi un fardeau économique considérable pour les municipalités et, par extension, pour les citoyens.

1. Hausse des coûts de traitement

  • Les matières mal triées doivent souvent être retraitées manuellement, ce qui augmente les coûts de main-d’œuvre.
  • Les déchets non recyclables envoyés au centre de tri finissent à l’enfouissement, où les frais peuvent dépasser 145 $/tonne.
  • Les centres doivent mobiliser davantage de personnel et d’équipement pour retirer les intrus, ce qui ralentit les opérations et fait grimper la facture.

2. Transport et logistique inutiles

  • Le transport de matières non conformes vers des installations inadaptées engendre des coûts supplémentaires en carburant et en temps.
  • Certains camions doivent faire demi-tour vers des sites d’enfouissement, augmentant les émissions et la dépense énergétique.

3. Perte de revenus de revente

  • Les matières bien triées (papier, carton, métaux, plastiques #1 et #2) ont une valeur marchande.
  • Une contamination (ex. plastique souillé, verre brisé) peut rendre un lot entier invendable, annulant des revenus potentiels.
  • Certaines municipalités perdent ainsi des centaines de milliers de dollars par an.

4. Pénalités et rejets de la part des recycleurs

  • Si le taux de contamination dépasse un certain seuil (souvent 10–15 %), les cargaisons sont refusées.
  • La municipalité doit alors payer deux fois : une fois pour la collecte, et une autre pour l’enfouissement de ces matières rejetées.

5. Augmentation des coûts d’enfouissement

  • Chaque tonne enfouie entraîne des frais fixes (transport, taxes, redevances).
  • Plus il y a de déchets ultimes, plus la facture du service environnemental augmente, réduisant la durée de vie des sites existants et forçant parfois la création de nouveaux sites très coûteux.

6. Pression sur les budgets municipaux

  • Tous ces coûts additionnels sont absorbés par la municipalité, qui peut devoir augmenter les taxes locales ou réduire d’autres services (entretien, loisirs, infrastructures).
  • En somme, mal trier coûte cher à tout le monde, même à ceux qui trient correctement.

7. Coûts indirects : communication et sensibilisation

  • Un mauvais tri répété oblige la Ville à investir davantage en campagnes de sensibilisation, en vérification des bacs et en formation du personnel.
  • Ces initiatives sont nécessaires, mais mobilisent des ressources qui pourraient être consacrées à d’autres priorités.

« Lorsque 20 % des matières recyclables d’une ville sont contaminées, la facture annuelle du service de gestion des matières résiduelles peut grimper de plusieurs centaines de milliers de dollars — des fonds qui auraient pu servir aux routes, aux parcs ou aux services communautaires. »


Impacts pour les citoyens

  • Jeter une seule canette d’aluminium au lieu de la recycler, c’est gaspiller assez d’énergie pour faire fonctionner une ampoule pendant 4 heures.
  • Une pile au lithium jetée au mauvais endroit peut exploser ou mettre le feu à un camion de collecte.
  • Les déchets alimentaires représentent près de 45 % du contenu des bacs noirs, alors qu’ils pourraient être compostés.
  • Le Québec perd chaque année plus de 150 millions $ en valeur de matières recyclables à cause d’un tri inadéquat.
  • En triant mieux, une ville moyenne de 25 000 habitants pourrait économiser plus de 250 000 $ par an.

Impacts sur les centres de tri : gaspillage et dangers

  • Jusqu’à 18 % des matières reçues dans certains centres de tri du Québec sont rejetées parce qu’elles sont trop contaminées.
  • Des batteries mal triées ont provoqué plus de 80 incendies dans les centres de tri au Québec depuis 2020.
  • Des objets comme les boyaux d’arrosage, cordes et guirlandes de Noël bloquent les convoyeurs et peuvent arrêter toute une ligne de tri pendant plusieurs heures, coûtant des milliers de dollars par panne.

Impacts environnementaux

  • Chaque Québécois produit en moyenne 700 kg de déchets par an, soit près du double de la moyenne mondiale.
  • Les matières organiques mal triées et enfouies produisent du méthane, un gaz 25 fois plus puissant que le CO₂.
  • Plus de 1 million de tonnes de plastique finissent dans la nature chaque année au Canada — dont une partie provient de déchets mal triés ou contaminés.
  • Un simple sac de plastique met 400 ans à se décomposer dans la nature.
  • L’enfouissement massif des déchets réduit la durée de vie des sites d’élimination : plusieurs au Québec atteindront leur pleine capacité d’ici 2030 si les habitudes ne changent pas.

Une responsabilité collective aux répercussions concrètes

Le tri des matières résiduelles est bien plus qu’un geste individuel : c’est une responsabilité collective qui a des répercussions concrètes sur notre environnement, nos infrastructures et nos finances publiques.

Chaque fois qu’un sac de plastique est déposé dans le bac de recyclage, c’est toute une cargaison qui risque d’être rejetée et envoyée à l’enfouissement. Ce type de contamination, souvent causé par méconnaissance ou négligence, entraîne des coûts supplémentaires pour la Ville — des milliers de dollars qui doivent être absorbés par le budget municipal.

Ces dépenses, qu’elles soient liées au retraitement, au transport ou à l’enfouissement, se traduisent inévitablement par une pression accrue sur les ressources publiques. En d’autres mots, ce que nous mettons dans le mauvais bac aujourd’hui, nous le payons demain… sur notre compte de taxes.

es impacts sont également environnementaux : si chaque citoyen triait correctement, la Ville pourrait éviter d’enfouir l’équivalent de cent camions de déchets chaque année. Ce simple changement de comportement permettrait non seulement de préserver nos milieux naturels, mais aussi de prolonger la durée de vie de nos sites d’enfouissement et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

Recycler, c’est bien. Bien recycler, c’est payant pour tout le monde.
En posant les bons gestes, chaque citoyen contribue à une gestion plus efficace, plus durable et plus économique des matières résiduelles.

Téléchargez l’application mobile pour faciliter votre tri des matières par Recyc-Québec : « ça va où? ». Jetez-y un coup d’œil! Apple ou Android


Vous désirez approfondir davantage le sujet?

Étude de caractérisation des matières résiduelles acheminées dans les centres de tri de la collecte sélective 2023-2024

Caractérisation des matières sortantes des centres de tri 2018-2020